Baby-boomers, génération X-Y-Z, etc. Quand les différentes générations se sentent confinées en milieu de travail, nous assistons à un véritable choc des générations. Voilà l’enjeu majeur auquel font face les entreprises et institutions canadiennes de nos jours.
En effet, à chaque génération ses propres valeurs et ambitions. Tandis que pour l’ancienne génération il n’était question que de travail, travail, travail, et que fonder une famille était un modèle de réussite — malgré le taux de divorces élevé, pour les nouvelles générations, c’est tout à fait autre chose. Elles veulent rapidement des postes à responsabilité, des horaires flexibles, une conciliation travail-famille. Leurs valeurs sont différentes. Quoiqu’intéressées par les primes monétaires et les avantages sociaux, l’intérêt est plus centré sur les activités sociales et amusantes et l’apprentissage, et variété fait beauté. Pas étonnant que les gestionnaires ne savent plus où donner de la tête !
Il est essentiel de comprendre que cet enjeu est intimement lié aux problématiques de valeurs et de communication. Si vous ne savez pas avec précision ce que l’autre veut, pourquoi il le veut, comment et quand il le veut, il sera difficile de vous entendre (comprendre), de cohabiter et d’apprendre à se tolérer l’un l’autre.
Le cœur du problème, c’est la matrice de l’esprit qui est composée de plusieurs couches de croyances superposées. Ensemble, elles forment notre système de croyances, celui qui nous indique ce qui est réel, ce qui est possible, ce que nous sommes, qui nous sommes, où nous allons, ce que nous pouvons faire, qui sont les autres, et 1000 autres choses. Toutefois, la plupart du temps, ces croyances ne sont que des généralisations ; on est prompt à coller des étiquettes : « La nouvelle génération est comme ceci, l’ancienne génération est comme cela ». Ces généralisations, inconscientes et trompeuses, nous donnent une forte impression que les choses sont telles que nous les percevons. Or, il n’y a rien de plus erroné : il y a de la distorsion dans ce que nous percevons. En réalité, il y a autre chose à comprendre, il y a quelque chose de plus découvrir. Et pour y arriver, il faut d’abord comprendre sa propre personne, comprendre les sources de nos préjugés, accepter que les autres puissent avoir un avis différent et qu’ils soient, tout simplement, différents de nous. Imaginez si tout le monde pensait de la même façon et que tout le monde était pareil… Ce serait vraiment plate, comme on dit !
La révolution technologique dans laquelle nous évoluons nous a amenés à voir les choses autrement. Tout est simplifié, plus rapide : on clique sur un bouton et l’information dont nous avons besoin est disponible immédiatement ; les gens deviennent donc de plus en plus impatients. Dans le temps, quand j’ai commencé à travailler, on utilisait des lettres et des télex. Aujourd’hui, l’information est instantanée. Il est donc évident qu’on ne peut pas penser et travailler de la même façon, mais est-ce que cela nous amène à mieux communiquer ? La réponse est non.
Au lieu de considérer ce melting-pot de personnalités et de valeurs comme un irritant, n’est-ce pas qu’il est primordial de miser sur les forces des différentes générations et de capitaliser sur la synergie que cela peut générer ? Pour ce faire, commençons par reconnaître et comprendre ce qui différencie ces générations pour être en mesure de voir ce que chacun des groupes peut apporter à l’autre et encourager le partage intergénérationnel des connaissances. Par exemple, vous savez que les nouvelles générations maîtrisent la technologie mieux que quiconque, utilisez donc leurs compétences !
Pour transformer le monde extérieur, nous devons d’abord changer nos paradigmes, et l’humain est rempli de paradigmes. Le changement se produit en modifiant notre façon de penser, de traiter, de construire, d’attribuer, de définir, d’étiqueter, d’évaluer et d’encadrer les choses. Le monde tel que nous l’expérimentons est, en fin de compte, une question de nos constructions. Lorsque nous apprenons à créer des sens, encadrer et recadrer, c’est alors que nous allons bénéficier de plus de flexibilité mentale et émotionnelle, et par conséquent, de liberté de choix. Dans ce contexte, la communication intergénérationnelle devient une réussite.
Communiquer vient du latin communicare qui signifie partager une partie de soi avec les autres. Et dans cette recherche d’une relation de partage avec les autres, chacun a le droit d’être ce qu’il est et de travailler comme il veut. Des anthropologues ont découvert que, lorsqu’on interagit avec des gens qui sont différents de nous, on a tendance à penser qu’ils sont anormaux, bizarres et dans l’erreur. Tout est une question de perception et d’interprétation ! Nous n’avons tout simplement pas le même vécu, les mêmes points de repère, et donc, la même réalité que les autres. Pour se définir, un individu a toujours besoin de se comparer à quelqu’un d’autre. Alors les mauvaises interprétations, les malentendus, les problèmes, et surtout l’égo, engendrent un gouffre entre chaque être humain. Chaque groupe d’âge, chaque culture, a ses propres idées, sa façon de se comporter. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon ; c’est tout simplement différent. Et pour le comprendre, il faut devenir observateur et développer l’hygiène mentale et l’intelligence émotionnelle.
Pour créer un lieu de travail inclusif, efficace et efficient, il faut Communiquer autrement™ et Vivre autrement™. Pour arriver à cela, il y a une transformation qui doit survenir à l’intérieur de chacun de nous. Voici deux pistes de réflexion :
- Développez votre assertivité. C’est un cours que j’ai développé il y a quelques années pour que, même quand il y a quelqu’un qui me tombe sur les nerfs, je sois capable de communiquer et de parler de désaccords avec cette personne-là sans attaquer sa dignité, parce que sinon elle va se défendre et ça finit toujours par des conflits et des querelles.
- Ayez des conversations constructives. Cessez de vous engager dans des conversations de châtiment, de revanche, de fermeture, même quand vous êtes en mode écoute. Posez-vous la question suivante : quel genre de conversation est-ce que je n’entretiens pas avec une autre personne et pour quelles raisons ? Rappelez-vous qu’une bonne conversation dans un mauvais état d’esprit est une mauvaise conversation. Il faut donc rétablir la communication !
Retenez que chacun de nous conçoit la vie de différentes façons, mais comme le disait Antoine de St-Exupéry : « Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis. » Je vous laisse méditer là-dessus.
Maximiser votre langage d’influence