Changez vos habitudes en déjouant votre pilote automatique interne

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On vous répète depuis toujours qu’il suffit de 21 jours pour changer une ou plusieurs habitudes et en adopter de nouvelles. C’est un mythe. On vous a leurré.

L’exercice s’avère un peu plus ardu qu’il n’y parait au premier abord. Et aussi, plus long. En raison des multiples freins et automatismes psychologiques que nous développons au fil du temps, notre cerveau adopte un changement d’habitude en 66 jours.

La complexité est réelle puisque nous sommes tous des êtres d’habitudes. Je pousserais même le concept plus loin en disant que nous sommes esclaves de nos habitudes. Notre cerveau recèle un pilote automatique qui nous joue des tours.

Pour faire une analogie simple, réfléchissez à toutes les fois où vous avez conduit votre véhicule sans même être conscient de la route empruntée. Dans la même lignée, prenons cet autre exemple : l’avion. Si l’on vous disait que le pilote de l’appareil faisait la sieste et qu’il effectuait 100 % du vol (décollage et atterrissage inclus) sur le pilote automatique, monteriez-vous à bord? Bien sûr que non, car c’est risqué! Alors, pourquoi conduisez-vous sur le pilote automatique, que ce soit sur la route ou dans votre vie?

Le poids des habitudes

Les habitudes, bien qu’elles soient rassurantes, risquent de saboter vos chances de succès. Elles sont lourdes à porter. Elles pèsent sur vous. Continuellement et inconsciemment.

Dans son Traité de la pédagogie, le philosophe Emmanuel Kant avait brillamment soulevé la question en évoquant que « plus l’homme a d’habitudes, moins il est libre et indépendant ». À cela j’ajouterais : « et moins il exploite son plein potentiel ».

Pourquoi ? Parce que les habitudes nous gardent dans notre zone de confort, alors que la magie opère à l’extérieur de celle-ci ! Nous devenons dépendants du sentiment de « bien-être superficiel » ou de « repère psychologique » que nous procurent nos habitudes.

Ces dernières s’acquièrent avec le temps et s’ancrent en nous. Pour cette raison, notre capacité à s’en défaire est inversement proportionnelle au temps que nous avons mis à les développer.

Avec les expériences vécues, notre cerveau acquiert des stratégies cognitives et les utilise automatiquement lorsque des situations semblables se présentent. N’est-ce pas là une entrave à notre libre arbitre ? Une limitation, voire un frein à l’exploitation de nos capacités, nos aptitudes, nos talents ; bref, de notre potentiel?

Changer une habitude pour créer une meilleure version de soi

L’enlisement dans les habitudes limite la capacité de l’être humain à changer, évoluer, s’améliorer. En d’autres mots, elles l’empêchent d’explorer de nouvelles avenues et de développer de nouvelles compétences.

Nul ne devient – ni ne demeure – expert dans un domaine en se limitant à ce qu’il connaît déjà, ni en se fiant à ses sempiternelles stratégies cognitives. Les habitudes ne sont ni plus ni moins que des raccourcis auxquels l’être humain, bien conditionné, se soumet afin de vaquer à ses occupations quotidiennes (marcher, manger, boire, s’asseoir, etc.). Heureusement que notre cerveau nous guide dans une certaine mesure, me direz-vous, sinon la vie serait épuisante ! Toutefois, le réel danger réside dans le fait de s’en remettre complètement à ces habitudes et automatismes, au-delà des gestes innés et acquis.

Les chances d’atteindre le prochain niveau dans notre vie, que ce soit sur le plan personnel ou professionnel, se trouvent dans ce que nous ne connaissons pas ou ne sommes pas encore. Bref, pour évoluer, il faut se délester du poids de certaines habitudes.

Abandonner une habitude qui nous handicape ou en adopter une nouvelle qui nous propulse implique donc une notion de changement ou devrais-je dire une évolution. Rassurez-vous, l’être humain s’adapte merveilleusement bien au changement ! Et si, malgré tout, cette idée vous ébranle, dites-vous que vous devrez trouver la stabilité dans l’instabilité puisque la seule constante est le changement. Nul n’y échappe.

Oserez-vous changer pour aspirer au meilleur et délaisser le pire, en 66 jours ?

L’équipe d’Impact-Pro

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